mardi 26 mai 2015

Un dimanche à Vic


Matin
   6 toros de Valdellan (19 piques, vuelta au 6 Cubano) pour Paulita (applaudissements, silence), Medhi Savalli (silence, silence) et Curro Valencia (une oreille, une oreille avec blessure).
   Vuelta finale de la cuadrilla de César Valencia en compagnie des deux picadors Alberto Sandoval et Ivan Garcia et du mayoral.

Après-midi
   6 toros de José Escolar Gil (13 piques) pour Fernando Robleño (silence, silence), Alberto Aguilar (silence, silence) et Rafael Cerro (silence, silence).


   Deux corridas à la présentation indiscutable aussi bien au niveau des armures que du volume des toros. De beaux et imposants toros comme on veut les voir ici à Vic. En revanche une grande différence entre la matinée, passionnante de bout en bout, et la soirée, qui se traîna dans un ennui profond. Et cette différence nous la devons à la caste, notion pas toujours facile à définir mais dont la journée offrait une belle démonstration pratique de ce qu'elle est et de ce qu'est son absence. Les toros du matin en étaient abondamment pourvus, ceux de l'après-midi en manquaient cruellement. Y mettre des mots : vivacité, énergie, tempérament, agressivité, pouvoir.
   Les toros de Valdellan possédaient toutes ces qualités. De fait, ils poussèrent avec force sous les piques et trois d'entre eux offraient  au troisième tiers de réelles possibilité de succès. Le troisième auquel Cesar Valencia coupa une oreille, le quatrième que Paulita ne toréa jamais et le cinquième à côté duquel passa Medhi Savalli. La matinée se termina en apothéose avec l'imposant Cubano, un magnifique combattant comme on les aime ici. Il enflamme le public dans un tercio de pique d'anthologie malgré quelques ratés du piquero. Il mettra ensuite la cuadrilla en difficulté au deuxième tiers. Puis, sa tête toujours haute, sa puissance, sa mobilité en feront un adversaire redoutable pour le jeune Vénézuélien qui sera pris en tentant de porter l'estocade à toro non fixé.
   Il m'a semblé retrouver chez certains Valdellan la caste des Fraile bayonnais de la grande époque (même origine Graciliano), jusque dans la manière du quatrième de se briser une corne contre le burladero (il fut remplacé par un toro du même fer).

   Malgré leur trapío digne de tous les éloges, les Escolar Gil de l'après-midi ont souffert de la comparaison. Sosería, toros allant a menos, se décomposant. Une perte de caste assez inquiétante pour un élevage qui, il y a peu, chassait sur les terres de Victorino. Aujourd'hui ils ressemblaient davantage à de mauvais buendías qu'à des albaserradas encastés.
   La terna de la tarde, médiocre du début à la fin - on regretta l'absence de Sergio Aguilar - n'aura rien arrangé mais elle n'aurait pu, au mieux, que masquer les carences de fond du lot.


La sortie de Cubano (photo Velonero)

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