dimanche 20 juin 2010

Hemingway, un grand aficionado (3)

Citations de Mort dans l'après-midi (suite)

"Le taureau est l'élément principal de la fiesta, et ce sont les taureaux que les toreros à hauts salaires essaient constamment de saboter, en exigeant un élevage qui les diminuent de taille et de corne et en les combattant aussi jeunes que possible." (chapitre 14 )

"Un torero qui peut faire une grande faena est au sommet de sa profession aussi longtemps qu'on le croit encore capable de l'exécuter, si les conditions sont favorables; mais un torero qui a montré son incapacité à faire une grande faena lorsque les conditions sont bonnes, qui manque de talent artistique et de génie à la muleta, même s'il est brave, suffisamment adroit et qu'il ne manque pas de connaissance dans son métier, sera toujours un des hommes de peine de l'arène et sera payé en conséquence." (chapitre 18)

"Il est impossible de croire quelle puissance d'émotion, quelle intensité spirituelle, et quelle pure et classique beauté peuvent être produites par un homme, un animal, et un morceau de serge écarlate drapé sur un bâton. Si vous refusez de la croire possible et que vous teniez à regarder tout cela comme une insanité, vous êtes à même de vous prouvez que vous avez raison en allant à une course de taureau où rien de magique ne se passe; et il y en a beaucoup; toujours assez pour vous permettre de vous prouver que vous aviez raison, pour votre satisfaction personnelle. Mais si jamais vous devez voir la vraie faena, vous saurez la reconnaître. C'est une expérience que vous aurez ou que vous n'aurez pas dans votre vie. Cependant, il n'y a aucune façon d'être sûr de voir jamais une grande faena, sinon d'aller à de nombreuses courses de taureaux. Mais si jamais vous en voyez une, terminée par une belle estocada, vous le saurez, et il y aura bien des choses que vous aurez oubliées avant que le souvenir ne vous en ait quitté." (chapitre 18)

"La course de taureaux a toujours été considérée par les chroniqueurs contemporains comme étant dans une période de décadence. Pendant l'époque dont on entend parler aujourd'hui comme l'âge d'or de tous les âges d'or, celle de Lagartijo et de Frascuelo, qui était réellement un âge d'or, l'opinion généralement exprimée était que les choses prenaient une mauvaise voie; les taureaux étaient beaucoup plus petits et plus jeunes, ou bien ils étaient gros mais poltrons. (...)
D'après les différentes sources où j'ai puisé et d'après tous les témoignages contemporains, l'époque des plus gros taureaux et du véritable âge d'or à Madrid fut celle de Lagartijo et de Frascuelo, qui furent les plus grands toreros des soixante dernières années, jusqu'à Joselito et Belmonte. L'époque de Guerrita n'était pas l'âge d'or; Guerrita fut responsable de l'introduction de taureaux plus jeunes et plus petits (j'ai relevé les poids et consulté les photographies). Les gros taureaux revinrent à l'époque de Machaquito, Bombita, Pastor et Gallo, et la taille des taureaux décrut sensiblement à l'âge d'or de Joselito et Belmonte, bien qu'ils aient souvent combattu les plus grosses espèces de taureaux. A présent, les taureaux sont gros et vieux pour les matadors sans influence, petits et jeunes chaque fois que le torero est assez puissant pour mettre la main ou son influence dans leur choix." (chapitre 19)





En 1924, Hemingway face à une vache dans les arènes de Pampelune, tiré du site Sanfermin.com

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